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jeudi 17 décembre 2015

A Love Supreme enfin réédité


A l’occasion des 50 ans de la sortie de A Love Supreme, le chef-d’oeuvre du saxophoniste John Coltrane, le label Impulse vient de rééditer un coffret de 3 CD comprenant l’album original ainsi que deux versions mono inédites. Celles-ci proviennent de l’interprétation en live lors du festival de jazz d’Antibes en juillet 1965. Un livret très complet parachève ce coffret appelé à traverser le temps pour au moins le prochain demi-siècle, sinon plus. Autrement dit, in-dis-pen-sable.

jeudi 25 juin 2015

Audrey Cordon sur la plus haute marche

Elle a enfin obtenu la grande victoire qu'elle visait depuis son entrée dans la cour des grandes ! Audrey Cordon-Ragot s'est adjugée à 25 ans le titre de championne de France du contre-la-montre en devançant de 22 secondes Aude Biannic et de 34 secondes Pauline Ferrand-Prévot, la tenante du titre, au terme des 27 km de course, ce jeudi matin à Chantonnay-en-Vendée. Jeannie Longo, 56 ans, a pris la 13e place à plus de deux minutes de Cordon, qui remporte son premier titre national chez les élites. La native de Pontivy, en Bretagne, avait déjà été titrée en espoirs (2011) et n’avait échoué que de deux secondes en 2014 au Futuroscope près de Poitiers. «Cela fait trois ans que je tournais autour de ce titre. L’an passé, c’était vraiment rageant, a-t-elle expliqué. Aujourd’hui, je ressens un énorme soulagement.»

lundi 8 juin 2015

Jaja au micro

Avec Laurent Jalabert au départ, à Carcassonne, de la cyclosportive portant son nom. Il n'était pas encore de l'autre côté de la caméra où il officie aujourd'hui en tant que - talentueux - consultant. La photo date de la fin des années 90. Si loin déjà...

mardi 2 juin 2015

Appelons-le Thelonious

Le pianiste Thelonious Monk est décédé le 17 février 1982 à l’âge de 64 ans. Le 33ème anniversaire de sa mort, tout comme le trentième qui aurait pu faire date, est totalement passé inaperçu. Et pourtant Monk, grand compositeur de jazz et l’un des fondateurs du be-bop, aurait mérité un hommage retentissant. Pour avoir hérité de sa discographie presque complète, s’il me fallait citer l’une de ses compositions plutôt qu’une autre, je serais bien embarrassé : la plupart sont devenus des standards incontournables. J’ai peut-être un faible pour l’album tout simplement intitulé Solo Monk ainsi que pour thelonious monk quintet. Et quel Quintet ! Enregistré le 13 novembre 1953, il réunit au côté de Monk quatre comparses de haut vol : Sonny Rollins (ts), Julius Watkins (cor), Percy Heath (b) et Willie Jones (dm). La petite histoire rapporte que ce vendredi-là, le personnel technique des studios WOR était sur les dents. Monk et Rollins tardaient à arriver. En les attendant, Julius Watkins “tirait de son cor de lugubres appels”. Enfin, ils se pointèrent, surexcités et dans un état d’agitation fébrile. Leur taxi avait enfoncé l’arrière d’une motocyclette. Pas de constat mais une série de constats et d’altercations. On se mit au travail mais Monk, énervé, se fâcha tout rouge contre Watkins qui ne comprenait pas les changements d’accord de l’un des morceaux. En dépit de ces incidents, trois thèmes furent enregistrés dont le fameux Let’s call this. Autre anecdote : les titres des morceaux de Thelonious Monk étaient souvent choisis après les enregistrements, donnant lieu a des séances de casse-tête collectifs. Ainsi Let’s call this provient de la perplexité de Monk, qui répètait machinalement : « Let’s call this…, let’s call this… » (Appelons-la…, appelons-la…). Faute de mieux, ces mots furent attribués à ce chef-d’œuvre sans nom...

samedi 16 mai 2015

BB King : la note ultime

Le guitariste américain B.B. King, légende du blues et source d'inspiration pour de nombreux musiciens, s'est éteint à l'âge de 89 ans. Il avait été hospitalisé au début du mois à Las Vegas à la suite de problèmes de déshydratation. B.B. King, de son vrai nom Riley B. King, était considéré comme l'un des plus grands guitaristes de tous les temps. Avec plus de 50 albums à son actif, il est notamment célèbre pour des tubes devenus des classiques comme "Three O'Clock Blues", "The Thrill is Gone" ou "Rock me baby". La légende du blues avait tenu à continuer ses tournées jusqu'à la fin de l'année dernière. Mais il avait été pris d'un malaise en octobre pendant un concert pour cause d'épuisement et de déshydratation, ce qui avait entraîné l'annulation du reste de sa dernière tournée. Depuis quelques mois, B.B. King, diabétique, souffrait de graves problèmes de santé. Début mai, il avait annoncé qu'il recevait des soins médicaux à domicile dans sa résidence de Las Vegas. A l'annonce de sa mort, les hommages de musiciens qu'il a inspirés se sont multipliés. "B.B., n'importe qui pourrait jouer des milliers de notes et ne pas pouvoir exprimer ce que tu disais en une seule. Repose en paix", a écrit le chanteur guitariste Lenny Kravitz sur Twitter. "Repose en paix B.B. King, l'un des meilleurs guitaristes de blues, peut-être le meilleur. Il pouvait plus faire en une seule note que n'importe qui", a twitté le chanteur canadien Bryan Adams.

lundi 11 mai 2015

Rita H., la star idéale

Comment évoquer le cinéma des années 40 sans citer Rita Hayworth ? Immortalisée dans Gilda et La Dame de Shanghai, elle restera comme l’un des plus grandes actrices de son temps. Elle incarne la femme idéale, la beauté en noir et blanc. Elle devient à la fois mythe, icône, femme fatale, dominant le cinéma d’un autre âge. Rita Hayworth est une star totale : son extraordinaire beauté et sa sensualité exacerbée catalysent le mythe. Danseuse racée, actrice solaire, Rita Hayworth fit naître un engouement idolâtre : à Hollywood, elle était surnommée "la déesse de l’amour" (The Love Goddess). Mais son mythe recèle plusieurs paradoxes. Tout d’abord, son érotisme provocant ne déclencha pas les foudres d’une censure pourtant aux aguets. A quoi on peut ajouter que Rita Hayworth, hissée haut dans l’Olympe des stars, fut toutefois placée bien bas sur le plan de la moralité. Le cinéma l’envisagea en chorus girl, en gitane perverse ou en ex-prostituée… Rita est une fille de mauvaise vie qui se livre facilement et qui corrompt ceux qui la touchent : Ève, la femme éternelle. la vedette par excellence. Le glamour incarné. La Star majuscule.

jeudi 30 avril 2015

Un jazzman à l'honneur

Très souriants,Anne Hidalgo, maire de Paris, et Herbie Hancock, ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO, ont ouvert ensemble à l’Hôtel de Ville les célébrations prévues dans la capitale et dans 185 pays. Cette même journée, le compositeur, Herbie Hancock, s'est vu remettre la médaille Grand Vermeil, plus haute distinction de la Ville de Paris, par Anne Hidalgo. A l’occasion des 70 ans de l’UNESCO, Paris a été désignée ville-hôte de la 4e édition de la Journée internationale du Jazz, organisée par l’UNESCO et l’Institut de jazz Thelonious Monk. La Journée internationale du Jazz a pour vocation de réunir les communautés, les écoles et les groupes du monde entier pour en apprendre davantage sur le jazz. L’objectif est de promouvoir le dialogue interculturel, la liberté d’expression et le respect de la dignité humaine. Un effort particulier est porté à l’inclusion sociale et à la possibilité de rendre le jazz accessible au plus grand nombre.

vendredi 24 avril 2015

Bogart/Bacall couple idéal

Arte a eu la bonne idée de rediffuser dimanche dernier Le Port de l'angoisse, première apparition à l'écran d'un couple à jamais célèbre et considéré comme mythique. Le réalisateur Howard Hawks avait imposé à Humphrey Bogart la très jeune Lauren Bacall comme partenaire pour son film réalisé en 1944, après l'avoir repérée en couverture de "Harper's Bazaar". D'abord réticent à l'idée de donner la réplique à une inconnue de 19 ans, l'acteur tombe finalement sous son charme. Malgré leurs 26 ans d'écart, ils se marient au printemps 1945 et vivront ensemble jusqu'au décès de l'acteur, en 1957.

dimanche 19 avril 2015

Romain Gary l'enchanteur

Saura-t-on un jour qui était vraiment Romain Gary ? Sans doute jamais, tant l’homme s’était ingénié à cultiver ses mystères, à forger sa légende, à brouiller les pistes. Personnage insaisissable, écrivain de race, Gary voulait seul écrire sa propre histoire en multipliant les pièges tendus à ses futurs biographes. Relevant le défi, Myriam Anissimov a tenté par deux fois de mieux cerner celui qui semblait se fuir lui-même. Après Gary le caméléon, elle publie chez Textuel Gary l’enchanteur, titre banal mais entreprise louable et plus convaincante sans doute que celle d'autres essayistes ou biographes qui s'y sont cassé les dents. Voici la quatrième de couverture :
Le «mystère» Gary. La «mystification» Gary. La prouesse d’une identité littéraire multiple couronnée par deux prix Goncourt. Du jamais vu. Un pied de nez magistral au monde des lettres. Son oeuvre, profonde, humaine, bouleversante, touche nombre de lecteurs. Si la vie de Romain Gary est plutôt bien connue (sa carrière d’aviateur, de diplomate, sa relation avec Jean Seberg…), elle mérite pourtant d’être confrontée à sa vérité historique. Car l’auteur de La Promesse de l’aube s’est toujours rêvé d’autres identités. Ses métamorphoses sont de plusieurs ordres : changer de prénom, changer de nom, écrire sous pseudos. S’inventer plusieurs pères fictifs, nier son géniteur. Devenir lui-même son propre père, et, en vrai démiurge, décider de l’heure de sa mort. Cette permanente instabilité de l’identité sera la «marque de fabrique» de son oeuvre pleine d’humour, d’esprit et de transgression. Revenir sur le passé de la famille Kacew, voir la Wilno de son enfance, les forêts qui la cernent, les partisans évadés du ghetto qui menaient une lutte désespérée contre les nazis ; le suivre en France, à Nice, dans une pension de famille, l’accompagner dans ses missions pendant la guerre, et dans ses voyages au cours de sa carrière de diplomate, comprendre enfin le terreau spirituel sur lequel a été bâtie toute son oeuvre. Embrasser avec lui la culture européenne mais aussi porter la culpabilité de celle-ci, et en payer le prix… Voilà à quoi convie ce livre richement illustré.

samedi 18 avril 2015

Hopper et le Diable rouge

Edward Hopper appréciait particulièrement le cyclisme sur piste. Entre 1935 et 1937, il se rendit souvent au Madison Square Garden pour assister à des courses de Six Jours, au grand dam de son épouse Josephine qui aurait préféré le voir devant son chevalet. De cette longue période de gestation naquit un nouveau chef-d’œuvre, cette scène criante de vérité.
Hopper aurait pu peindre la course elle-même, un départ groupé, une arrivée au sprint, le public…, ce n’était pas son genre. Fidèle à ses principes, il a isolé une partie du décor et privilégié une sorte d’instantané. En l’occurence ce cycliste au repos dans le quartier des coureurs. Comme souvent dans ses tableaux, les deux personnages ne se regardent pas ni ne regardent dans la même direction. Qui était ce coureur solitaire perdu dans ses pensées ? Dans une de ses lettres, le peintre avoue ne pas souvenir de son nom : “I was unable to remember the name of the rider, only that he was young and dark and quite French in appearance. I did not attempt an accurate portrait, but it resembles him in a general way” (“J’étais incapable de me rappeler son nom, simplement qu’il était jeune, sombre et très Français d’apparence. Je n’ai pas cherché à faire un portrait exact mais plutôt ressemblant”.)
En fait, les recherches menées à propos de ce tableau me l’ont confirmé, le coureur s’appelait Alfred Letourneur. Né en 1907 à Amiens, mort en 1975 à New York, il fut professionnel de 1928 à 1942. Surnommé le Diable rouge, il avait remporté une vingtaine de courses sur piste en Amérique du nord et au Canada, avant la guerre, et s’était fixé aux Etats-Unis. A son palmarès figurent notamment deux records : le 22 octobre 1938, il atteint 147,058 km/h sur l’autodrome de Linas-Montlhéry, France, derrière une moto; le 17 mai 1941, il atteint 175,35 km/h à Bakersfield, États-Unis, derrière une voiture. Se doutait-il qu’il serait immortalisé un jour par le talent de Hopper ?

mercredi 15 avril 2015

Les adieux de sir Wiggins

Le dimanche 7 juin prochain, le record de l'heure a de fortes chances de tomber sous les coups de pédales de sir Bradley Wiggins. Le vainqueur du Tour de France 2012 compte ajouter un nouveau fleuron à sa carrière exceptionnelle en s'attaquant à ce record, actuellement détenu par l'Australien Rohan Dennis (52, 491 km, le 8 février). Le 2 mai, à Manchester, son compatriote Alex Dowsett effectuera lui aussi une tentative.
«Le record de l'heure est un Graal pour tous les cyclistes, a rappelé Wiggins, qui souhaite disputer les Jeux de Rio, en 2016, sur la piste. Il a été disputé becs et ongles par les plus grands noms de notre sport pendant plus de cent ans, et il est temps pour moi d'effectuer une tentative.» «Je suis ravi de voir un coureur du calibre de Bradley - un champion olympique et un vainqueur du Tour - attiré par la perspective d'entrer dans la légende du record de l'heure, s'est félicité Brian Cookson, le patron de l'UCI. Je suis impatient de voir ce qu'il peut faire dans un des plus difficiles défis de notre sport.»
Le Britannique a fait ses premiers adieux à la compétition sur route dimanche dernier au terme de la classique Paris-Roubaix, où il s'est classé 18eme. Il n'en devrait pas moins participer au premier Tour du Yorkshire, du 1er au 3 mai, afin d'y présenter sa propre équipe continentale, le Team Wiggins aux couleurs bleu nuit et rouge. En apothéose, il compte décrocher en 2016 la médaille d'or de la poursuite par équipes aux Jeux Olympiques de Rio.

jeudi 9 avril 2015

Albertine Sarrazin - Une vie

A l'heure de la sortie du film L'Astragale (de Brigitte Sy avec Leïla Bekhti et Reda Kateb), s'il est un livre que je ne saurais trop recommander, c'est bien la biographie que Jacques Layani a consacré à Albertine Sarrazin. D'abord parce que le sujet me touche d'assez près. Albertine, "ce petit diamant noir" selon Hervé Bazin, reste pour moi un écrivain d'exception doublée d'une amie trop tôt disparue. Mais, au-delà de toute considération personnelle, ce volume de 350 pages s'impose par la rigueur et la probité de la démarche autant que par ses remarquables qualités d'écriture.
Sur la naissance d'Annick-Albertine et sa filiation cachée, sur son adolescence tourmentée, ses années de prison et de galère, sur son séjour dans les Cévennes et à Montpellier, sur sa gloire éphémère, Jacques Layani apporte un éclairage qui nous la rend plus chère encore, à nous ses amis d'hier. Surtout, il a le mérite d'inciter de nouveaux lecteurs à se plonger dans sa trilogie (L'Astragale, La Cavale, La Traversière).
Jacques Layani s'est penché sur le passé d'Albertine non en enquêteur à l'américaine friand d'anecdotes ou de détails racoleurs, mais en biographe à la fois méticuleux et chaleureux. Son livre apporte une contribution décisive à la connaissance de la vie et de l'oeuvre albertiniennes. (éditions Ecriture, 2001).

mercredi 8 avril 2015

Nacer Bouhanni renoue avec le succès


Jusqu'ici il avait collectionné les places d'honneur sans parvenir à s'imposer sur la plus haute marche du podium. Le compteur s'est enfin débloqué pour Nacer Bouhanni qui a attendu jusqu'au 7 avril pour décrocher sa première victoire de la saison. Sous ses nouvelles couleurs Cofidis le Lorrain a enlevé la première étape du Circuit de la Sarthe-Pays de Loire. Bouhanni n'avait pas levé les bras depuis ses deux victoires d'étape au Tour d'Espagne l'an dernier. Il s'empare également de la tête du général. Et ce n'est sans doute qu'un début.

lundi 6 avril 2015

La "Lady of Soul"

Certains la surnomment à juste titre “la diva du soul”, et sa notoriété en France ne cesse de grandir après la série de concerts dans notre pays. Nicole Slack Jones apparaît désormais comme une grande chanteuse de jazz, héritière en ligne directe d’Aretha Franklin, Sarah Vaughan, Billie Holiday et Ella Fitzgerald. Il suffit pour s’en convaincre de l’écouter une fois, ce qui fut mon cas à l’occasion d’un concert de la tournée La nuit du gospel. La chanteuse des Soul Sisters était accompagnée par l’excellent pianiste Craig Adams, son mentor, qui n'a cessé très modestement de la mettre en valeur.
Sa voix tour à tour puissante et rauque, sensuelle et veloutée, a littéralement enflammé la salle. Est-ce vraiment du gospel, de la soul, du rock, du Blues ? Sa musique ressortit de tous ces genre et peu importe les catégories. Nicole Slack Jones, fille de la Nouvelle Orléans où elle a vu le jour en 1964, perpétue la tradition en y ajoutant des éléments contemporains issus d’un R&B classieux.
Sa biographie officielle nous dit qu’elle a commencé à chanter, comme il se doit, dès l’âge de 5 ans dans le choeur de l’église Saint-Paul COGIC, la principale chorale pentecôtiste locale. Sa mère étant elle-même chanteuse et son père saxophoniste de jazz, le chemin semblait tout tracé. Nicole hésita pourtant quelques années encore entre la musique, le chant et la comédie. Avec une générosité toute désintéressée, elle choisit finalement de collaborer avec Raymond Myles, figure emblématique de la scène gospel de New Orleans, sur un programme de réinsertion par le chant choral de jeunes en difficulté. Sa route croise bientôt le R&B de Beyoncé Knowles dont elle devient une des choristes attitrées. Ce qui ne l’empêche pas de chanter avec les Big Easy Groovers, une des meilleures formations funk du cru, avec laquelle elle s’est produite sur la scène du mythique New Orleans Jazz & Heritage Festival.
Les traditions des cultes baptistes et pentecôtistes font partie intégrante de la Cité du Croissant, véritable creuset de cultures où la musique jaillit à chaque coin de rue. Comme beaucoup de chanteuses de sa génération, Nicole Slack Jones peut passer naturellement de chants inspirés de la Bible aux ballades soul les plus passionnées, sans négliger un répertoire régénéré par le R&B actuel.
Parmi ses innombrables admirateurs, l'écrivain et journaliste Philippe Labro. Invité d''une réception à l'ambassades des Etats-Unis à Paris pour l'Independance Day, il est tombé à son tour sous le charme comme en témoigne cette phrase : "... et puis voici que retentit la belle voix pleine, riche, éclatante de sa culture de La Nouvelle-Orléans, de Nicole Slack Jones, qui livre aux invités un aperçu de son talent qui lui a permis d’être identifiée comme la «Lady of Soul»."

samedi 4 avril 2015

Contre la corrida

J’aurais voulu écrire contre la corrida un pamphlet étincelant, définitif. Malheureusement pour moi, heureusement pour la littérature, c’est déja fait. Et avec quel panache ! Sous la plume du talentueux écrivain Christian Laborde, féru de vélo et de Nougaro (ce qui nous rapproche), auteur récent de Corrida basta ! chez. Robert Laffont. Je ne résiste pas au plaisir de reproduire son texte de présentation en quatrième de couverture.

 “ La corrida, c’est le pire Sud qui soit, celui du général Franco envoyant ses toreros porter, sur les bords de la Nive et de l’Adour, la bonne parole du sang et de la torture. La corrida, c’est le pire Sud qui soit, celui de mecs et de meufs trépignant et braillant, se délectant du martyre d’une bête splendide, réclamant sa mort, immonde masse tresseuse de nasses, grouillante de préjugés, saturée de frustrations, meute ne vivant que pour voir grossir la meute, œuvrant à son renforcement, voyant dans toute solitude une provocation, une atteinte à la sûreté de son gras. La corrida, c’est le pire Sud qui soit, un Sud gavé de téléréalité qui va se les vider en regardant la pique s’enfoncer dans la chair sanguinolente d’une bête piégée, humiliée, le Sud des têtes de lard ricardisées et des têtes de cons parmi lesquelles on repère, au premier regard, celles, rougeoyantes, des notaires sans culture, des avocats sans cause, et des vétérinaires dont les animaux se méfient. La corrida, c’est le pire Sud qui soit, le Sud obsédé par ses propres racines, ignorant tout du feuillage et des oiseaux, le Sud qui a des toiles d’araignée sous les bras, porte un béret enfoncé jusqu’aux yeux, brandit comme autant de cartons rouges ses proverbes, ses dictons, sa prétendue sagesse faite de résignation, de garde à vous, et de soumission à l’ordre établi. Défenestrons ce Sud et dézinguons la corrida ! Je sais un autre Sud qui est un sein, une source, un songe. C’est mon Sud à moi, populaire et aristocratique, primitif et savant, ouvert, vivant, vital. Mon Sud à moi, c’est Joë Bousquet écrivant La tisane de Sarments à Carcassonne, Claude Nougaro chantant « Locomotive d’or » au théâtre du Capitole, Bernard Lubat jouant de la batterie à des ragondins à Uzeste, André Breton marchant dans les rues de Saint-Cirq Lapopie, une percussion de Dimitri Szarzewski, la pluie dans un roman de Bernard Manciet, le revêtement granuleux de la route du Tourmalet, n’importe quelle rue de Toulouse, le poète Jean-Pierre Tardif rédigeant, en occitan, une petite grammaire arabe, Lance Armstrong accélérant dans la montée du Pla d’Adet, les Converse rouges d’un Lolita, Nabokov marchant, enfant, dans une rue de Pau. Défenestrons le Sud de la mort et dézinguons la corrida ! Ouvrons le feu, vidons nos kalachnikovs, nos flingues planqués dans nos greniers sur la racaille confessée qui se rend aux arènes ! Et vous taureaux, mes chers taureaux, courez, courez, accrochez à vos cornes qui sont le narguilé de Dieu, l’écharpe tournoyante des vents !”

Texte superbe qui devrait clouer le bec aux tenants de ce spectacle dégradant : intellos ringards, esthètes décadents, beaufs bas de plafond et autres aficionados à la manque, bouclez-la. Et donc, fin ici de la polémique. Olé !

vendredi 3 avril 2015

Procession de la Sanch


Cet après-midi, nous avons assisté à la traditionnelle procession de la Sanch. Plus exactement à son départ au coeur du quartier gitan Saint-Jacques, à Perpignan. Cette manifestation traditionnelle attire toujours autant de monde, en particulier des touristes français et étrangers. Elle fêtera l'an prochain ses 600 ans d'existence. Elle fut fondée en 1416 par un prédicateur valencien, le futur saint Vincent Ferrier. De passage à Perpignan, il fut profondément troublé par le sort dévolu aux condamnés à mort qui, alors qu'on les menait vers le lieu de leur exécution, étaient souvent malmenés, voire massacrés, lynchés par une foule en colère. Il proposa aux confréries des tisserands et des jardiniers d'accompagner les condamnés sur leur dernier chemin et de leur donner une sépulture chrétienne. Pour préserver leur anonymat tous et les autres adopteraient la tenue des pénitents, une longue robe noire et une cagoule conique, la caparutxa. Ainsi naquit l'archiconfrérie de la Sanch qui perpétue, à travers cette procession du Vendredi Saint, la Passion du Christ, celle-ci étant évoqué par des représentations du chemin de croix, les misteris, patrimoine sacré de différentes paroisses du Roussillon.  

jeudi 2 avril 2015

Bienvenue

Heureux de vous accueillir sur ce blog de journaliste. J'ai ressenti le besoin de l'ouvrir pour y retranscrire quelques-uns de mes articles, évoquer des souvenirs, des anecdotes, des faits marquants de mon parcours professionnel. Sans pour autant négliger certains aspects de l'actualité, en vertu du vieil adage "journaliste un jour, journaliste toujours".